Une restructuration stratégique face à la crise du secteur automobile
Le constructeur automobile Volvo Cars a annoncé ce lundi une suppression de 3.000 emplois, principalement dans les fonctions administratives. Cette mesure s’inscrit dans un vaste plan de réduction de coûts de 18 milliards de couronnes suédoises (environ 1,64 milliard d’euros) dévoilé le 29 avril dernier. Objectif : adapter l’entreprise à un environnement économique incertain, marqué par des coûts élevés et un net ralentissement de la demande en véhicules électriques.
15 % des emplois de bureau touchés, principalement en Suède
La réduction d’effectifs concerne essentiellement les postes de bureau situés en Suède, affectant environ 15 % des salariés administratifs de Volvo à l’échelle mondiale. Le constructeur employait, au premier trimestre 2025, 43.500 personnes en CDI ainsi que 3.000 intérimaires, selon son rapport financier trimestriel. Cette vague de licenciements vise à alléger la structure de l’entreprise sans affecter directement les chaînes de production.
Hakan Samuelsson : « Nous devons réduire structurellement nos coûts »
Dans un communiqué, Hakan Samuelsson, directeur général de Volvo Cars, a souligné l’urgence de cette restructuration :
« L’industrie automobile traverse une période difficile. Pour y faire face, nous devons améliorer notre flux de trésorerie et réduire structurellement nos coûts. »
Ces déclarations illustrent la volonté de l’entreprise d’anticiper une baisse prolongée des ventes et d’assurer sa compétitivité à moyen terme, notamment sur le segment de la mobilité électrique.
L’incertitude commerciale pèse lourdement sur les constructeurs
Volvo Cars a abandonné ses prévisions financières le mois dernier, invoquant un environnement de marché imprévisible. Le constructeur cite notamment la baisse de confiance des consommateurs, mais aussi la montée des tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et l’Union européenne.
Le président américain Donald Trump a récemment menacé d’imposer des droits de douane de 50 % sur les importations européennes dès le 1er juin. Bien qu’il ait repoussé cette échéance au 9 juillet pour permettre des négociations, l’incertitude plane sur les constructeurs européens exportant vers les États-Unis.
L’EX30 menacé par les tarifs douaniers américains
La situation pourrait avoir un impact direct sur la gamme de Volvo. Le directeur général a averti que les droits de douane américains affecteraient le prix de ses véhicules sur le marché nord-américain. En particulier, le modèle électrique EX30, assemblé en Belgique, pourrait devenir non compétitif aux États-Unis si ces mesures tarifaires sont appliquées.
Une transition électrique freinée par le contexte mondial
La stratégie de Volvo en matière de transition vers la mobilité électrique se heurte donc à plusieurs obstacles : ralentissement de la demande, coûts de production élevés, pressions fiscales et douanières. Le groupe, propriété du conglomérat chinois Geely Holding, devra ajuster ses priorités et revoir ses plans d’investissement pour rester dans la course de l’innovation automobile.