Anis Wahabi – Budget complémentaire 2021 : « L’Etat doit payer ses fournisseurs »

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Dans sa quête des financements nécessaires pour boucler le budget de 2021, l’Etat devrait avoir pour priorité d’honorer ses engagements envers ses fournisseurs, trop lésés par le retard accusé par le paiement de leurs dus, estime l’expert-comptable, Anis Wahabi, dans une déclaration accordée à l’agence TAP.

Interrogé sur les solutions qui restent à l’Etat pour boucler le budget de 2021, Wahabi a souligné que « si on se base sur la Loi de finances 2021, le gap budgétaire à combler s’élève à 9 milliards de dinars dont une partie a été financée par l’allocation des droits de tirage spéciaux (DTS) accordée à la Tunisie par le FMI (environ 2 milliards de dinars), mais aussi à travers le recours à l’endettement supplémentaire sur le marché monétaire local (via l’émission de bons de trésors à court terme) et des coupures budgétaires sur le budget de l’investissement ».

« Finalement, le besoin net pour boucler le budget de l’année 2021, a été réduit à 3 milliards de dinars « , a-t-il ajouté.

Ce trou budgétaire va être bouclé selon, Wahabi, d’abord via « l’emprunt obligataire national qui a été lancé par le gouvernement tunisien en juin dernier, et dont les souscriptions à la troisième tranche ont été ouvertes le 3 novembre et seront clôturées le 12 novembre 2021, sauf que le montant recherché à travers cet emprunt n’a pas été fixé.

En effet, il y a tellement d’incertitude par rapport à la réussite de cet emprunt que le montant ciblé n’a pas été annoncé, d’autant plus que la liquidité est de plus en plus rare sur le marché monétaire local, où le taux d’épargne est actuellement inférieur à 4% ». « L’autre possibilité pour combler une partie de ce gap budgétaire, c’est le recours au financement bilatéral. Des efforts ont apparemment été déployés dans ce sens mais il n’y a toujours rien de concret et on ne sait toujours pas si ces efforts déployés vont aboutir et avec quelles conditions et quelles concessions (de point de vue financier mais aussi politique et diplomatique) » s’est -il interrogé.

La troisième solution qui reste à l’Etat tunisien c’est, selon l’expert-comptable, « le recours au financement direct de la Banque centrale de Tunisie. Une première expérience a été faite l’année dernière. La loi de finances complémentaire de 2020 a inclut un financement direct de la BCT de 2,9 milliards de dinars, remboursable en totalité après 5 ans ».

« C’était une mesure exceptionnelle très fâcheuse qui a engendré de l’inflation qui a été ressentie 6 mois après. S’il va refaire la même expérience, l’Etat pourrait financer une partie du gap de 3 milliards de dinars, mais avec des conséquences très néfastes sur le plan économique et social », a-t-il ajouté.

Et d’enchaîner « mais en tout état de cause, l’Etat est dans l’obligation de trouver les solutions pour boucler le budget de 2021, avec pour priorité de payer ses fournisseurs qui confrontent des difficultés financières énormes et dont certains encourent même le risque de faillite à cause des retards accusés par le paiement des créances étatiques ».

Accélérer les pourparlers avec le FMI
A moins de deux mois de la fin de cette année 2021, Wahabi s’inquiète aussi du flou qui règne encore sur le projet de Loi de Finances 2022.

« Les estimations partent sur des besoins de l’ordre de 20 milliards de dinars pour pouvoir boucler le budget de 2022 et présenter une Loi de Finances 2022 crédible ».

« Pour pouvoir mobiliser de tels financements, il faut accélérer les pourparlers avec le FMI et les autres bailleurs de fonds internationaux et entamer, sans tarder, la mise en oeuvre des réformes nécessaires de la finance publique ».

« Il faut également mettre l’accent sur les projets de partenariats Public-Privé afin d’impliquer le privé dans le financement des projets publics, en levant les blocages entravant, jusque-là, les contrats publics, malgré la promulgation d’une loi dédiée au PPP ».

A une question sur l’importance, à ce stade, de chercher à intégrer une partie du marché parallèle dans le circuit organisé, l’expert comptable a souligné « qu’une bonne partie du marché parallèle a déjà été récupérée grâce au processus de réforme fiscale qui a donné des fruits durant les dernières années. En témoigne l’augmentation des recettes fiscales de l’Etat ».

« Mettre en place des réformes importantes ciblant le marché parallèle est une démarche importante, mais dont les résultats ne seront pas immédiats. Il faut attendre quelques années pour ressentir l’effet d’une telle démarche » a-t-il conclu.

IG

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