Libye : Khalifa Haftar interrompt la production de pétrole pour nuire à l’économie et faire pression sur le gouvernement légitime 

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La guerre civile menée en Libye par le général putschiste, Khalifa Haftar, a mis fin à la production et aux exportations pétrolières du pays, créant une pression financière sans précédent sur le gouvernement libyen reconnu par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Jusqu’en 2014, le pays d’Afrique du Nord, situé sur les rives de la mer Méditerranée était classé parmi les 20 premiers pays producteurs de pétrole au monde.

Depuis janvier 2020, les forces de Haftar ont fermé des installations pétrolières dans le centre et l’est du pays pour nuire à l’économie, et ainsi faire pression sur le gouvernement légitime, basé à Tripoli, la capitale de la Libye.

Ironiquement, la milice appelée « Les Gardiens des installations pétrolières », affiliée à Haftar, a fermé les installations pétrolières de Sidra, Ra’s Lanouf, Briga, Zoueïtine et Hariga, à la veille de la Conférence internationale de Berlin du 18 janvier, organisée afin de trouver des solutions à la crise libyenne, et de mettre fin à la guerre civile.

Les activités de production des puits de pétrole de Sharara et El-Fil, dans le sud du pays, avaient été arrêtées par les milices fidèles à Haftar en février 2019.

Selon l’Institut pétrolier libyen, responsable de l’extraction, du raffinage et de l’exportation du pétrole, le pays possède les plus grandes réserves de pétrole du continent africain.

En raison de la fermeture des puits de pétrole en janvier 2020, et des restrictions imposées par les milices fidèles au général putschiste, l’économie libyenne a subi une perte de 5 milliards de dollars.

De 2016 à 2019, le pays avait déjà perdu plus de 100 milliards de dollars, alors qu’Ibrahim Djadhran, un allié de Haftar, avait interrompu l’extraction pétrolière dans l’est du pays.

Djadhran avait formé un groupe appelé « Les Gardiens des installations pétrolières » afin d’empêcher l’exploitation des gisements pétroliers.

Alors que les institutions internationales de l’énergie indiquent que la majeure partie des réserves libyennes de pétrole sont restées inexploitées du fait de la guerre civile menée par les forces fidèles à Haftar, celle-ci a également affecté l’exploitation des puits de pétrole, qui étaient déjà actifs avant cette guerre.

Les plus grandes installations pétrolières et gazières du pays, telles que Sidra, Ra’s Lanouf, Briga et Zoueïtine, sont situées sur le littoral méditerranéen, dans l’est de la Libye, contrôlé par les groupes armés fidèles au général renégat.

La production de la région représente 60 % des exportations de pétrole du pays.

– L’économie libyenne privée d’un atout essentiel : le pétrole

La raffinerie de Sidra peut produire 350 000 barils de pétrole par jour (bpj). Les capacités de production quotidiennes d’autres raffineries comme Ra’s Lanouf sont de 220 000 bpj, de 100 000 bpj pour Zoueïtine, et 8000 bpj pour le champ pétrolier de Briga.

Depuis la découverte du pétrole dans la seconde moitié du XIXe siècle, les revenus pétroliers ont été une source importante pour l’économie libyenne, dépendant fortement des revenus de l’exportation pétrolière.

Jusqu’au renversement du Régime de Mouammar Kadhafi en 2011, lorsque la Libye exploitait pleinement ses capacités pétrolifères, les ressources libyennes d’hydrocarbures représentaient environ 70 % du produit intérieur brut du pays, jusqu’à 93 % des revenus du gouvernement, et plus de 90 % des exportations libyennes.

En 1970, Kadhafi avait transféré l’Institut pétrolier libyen de la ville de Benghazi dans l’est du pays à la capitale Tripoli, située dans l’ouest. Ce changement avait réduit l’influence des régions orientales, qui détiennent environ 80 % des réserves de pétrole du pays.

L’effondrement du Régime de Kadhafi a permis aux groupes politiques orientaux de se rassembler et de prendre le contrôle du secteur pétrolier. Des émeutes de colère contre Kadhafi avaient notamment éclaté à Benghazi, où les dirigeants locaux n’avaient pas oublié le transfert de l’institut pétrolier vers la capitale libyenne.

Le pays avait enregistré une production moyenne de 1,6 million de barils de pétrole par jour en 2010, alors qu’il jouissait d’une stabilité politique et économique sous le défunt « Guide de la Révolution libyenne ».

Le niveau de production avait ensuite chuté de manière significative, dans le contexte du « Printemps arabe » et de la guerre civile, en raison de l’instabilité due aux différents groupes luttant pour prendre le contrôle des ressources du pays.
Les milices de Haftar ont, par la suite, aggravé la situation sécuritaire et économique dans la région sous leur contrôle, notamment l’est du pays, détenant la grande majorité des réserves libyennes en hydrocarbures.

Depuis 2014, les milices de Haftar visent les gisements de pétrole afin de renforcer leur position dans la guerre civile qui perdure du fait des ambitions putschistes du général à la retraite. Mais la stratégie guerrière de Haftar a coûté des milliards de dollars à l’économie libyenne.

Selon l’Institut pétrolier libyen, les interruptions ont entraîné une perte de production de 800 000 barils par jour, et une perte monétaire quotidienne de 55 millions de dollars.

Le 18 janvier, l’institution libyenne avait annoncé que l’économie du pays avait perdu plus de 5 milliards de dollars cette année en raison de l’arrêt de l’approvisionnement depuis les champs pétroliers de la zone orientale du pays, connue sous le nom de « Croissant pétrolier ». Entre 2016 et 2019, la Libye a perdu plus de 100 milliards de dollars.

En conséquence, les réserves de la Banque centrale libyenne ont chuté à leur plus bas niveau historique, afin de répondre aux exigences de paiement des salaires des fonctionnaires, ainsi que des dépenses pour la santé, l’éducation et l’alimentation.

L’essoufflement des recettes pétrolières a provoqué de graves crises économiques en Libye, confrontée notamment à une inflation élevée, ainsi qu’à la dépréciation de la monnaie nationale, et à l’apparition puis à l’augmentation de la dette publique libyenne.

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