7,1% d’inflation en janvier 2019, selon la Banque Centrale de Tunisie


En Janvier, l’inflation a connu une relative détente, pour s’établir à 7,1% en glissement annuel contre 7,5% en décembre 2018 et 6,6% en janvier 2018. Ce ralentissement s’explique principalement par un effet de base favorable important. La décélération a concerné aussi bien les prix des produits administrés (+4,4% contre +5,1%) que ceux libres (+8,0% contre +8,3%).

En variation mensuelle, l’indice des prix à la consommation a connu au cours du mois de janvier 2019 une progression soutenue de 0,8% contre 0,5% en décembre 2018. Cette évolution résulte d’une part, de la forte accélération des prix des produits alimentaires (+2,2% sur un mois, contre +0,4% en décembre 2018) sous l’effet de l’importante hausse des prix des produits alimentaires frais (+3,5% en V.M contre +0,3%), notamment les prix des légumes, des volailles et des oeufs (+6,2%, +7,2% et +4,5%, respectivement, contre -0,8%, -0,8% et +1,2%) et de la progression des prix des produits alimentaires transformés (+0,8% contre +0,5%) en relation, notamment, avec la hausse sensible des prix administrés (+1,5% contre +0,1%) et plus particulièrement, ceux des produits laitiers, du sel et des boissons gazeuses en verre (+4,0 % , +8,2 % et +6,0%, respectivement contre +0,0%, +0,0% et +0,7%).

L’inflation des produits alimentaires s’est affermie en janvier (+7,1% en G.A contre +6,0% en décembre) favorisée par l’envolée des prix des produits alimentaires frais (+8,8% en G.A contre +5,7%), notamment l’inflation des volailles (+9,2% contre +2,0%) et des légumes (+4,0% contre -4,0%).

En revanche, les prix des produits manufacturés ont connu, d’un mois à l’autre, un certain ralentissement (+0,5% contre +0,8%) qui a touché particulièrement les prix de l’habillement & chaussures (+0,3% contre +1,6%) avec le démarrage de la période des soldes d’hiver, et dans une moindre mesure, les prix des voitures (+0,1% contre +1,2% en décembre).

Sur un an, l’inflation des produits manufacturés, a connu une nette décélération, en janvier 2019 (+8,9% en G.A contre +10,3%), favorisée par l’apaisement du rythme de progression des prix des matériaux de construction et entretien des logements (+11,1% contre +14,5%), des équipements ménagers (+7,7% contre +9,3%), des voitures (+11,4% contre +15,8%), et des pièces de rechange (+14,9% contre +20,9%).

Quant aux prix des services, ils ont continué à progresser à leur rythme du mois précédent (+0,2% en variation mensuelle), en relation avec la hausse des prix des services de santé et d’hygiène (+0,5% contre +0,1%) et de ceux des loyers (+0,4% contre +0,3%).

Cette évolution mensuelle modérée des prix des services s’est traduite par un ralentissement de l’inflation des services en janvier 2019 (+5,2% en G.A contre +5,8%) en relation avec la décélération de l’inflation des « services de santé & hygiène » et des « tarifs publics » (+4,4% et +4,5% respectivement contre +5,0% et +5,1%).

En termes de contributions à l’inflation globale, l’analyse par secteur d’activité montre que la contribution de l’inflation des produits alimentaires s’est significativement affermie, en s’établissant à 1,9 point de pourcentage en janvier 2019, contre 1,6 point de pourcentage en décembre 2018, et ce, au détriment des contributions respectives de l’inflation des produits manufacturés et des services, qui se sont inscrites en baisse, revenant respectivement à 3,3 et 1,9 points de pourcentage, en janvier 2019, après 3,8 et 2,1 points de pourcentage au mois de décembre 2018 (cf. Graph 15).

Par régime de fixation des prix, la contribution des prix administrés à l’inflation globale a été de 1,1 point de pourcentage en janvier 2019, contre 1,3 point en décembre. Il en est de même de la contribution des prix libres à l’inflation globale qui s’est inscrite en baisse pour s’établir à 6 points de pourcentage en janvier 2019 contre 6,2 points de pourcentage en décembre 2018.

Les deux principales mesures de l’inflation sous-jacente, « hors produits à prix administrés et alimentaires frais » et « hors produits alimentaires et énergie », ont connu une relative détente, en janvier 2019, pour s’établir, en termes de glissement annuel, à 7,9% et 7,1% respectivement, contre 8,8% et 7,9% un mois auparavant, et ce, à la faveur d’un effet de base favorable (baissier).

Quant aux prix à l’importation, leur rythme de progression, bien que demeurant à un niveau élevé, a connu une légère détente, en décembre 2018, pour s’établir à 14,0% en G.A contre 19,9% un mois auparavant, portant la marque notamment du fléchissement du rythme de progression des prix dans les secteurs « des industries mécaniques et électriques (IME) » (+11,5% contre +18,6% en novembre), de l’énergie et lubrifiants (+24,6% contre +31,9% en novembre 2018) ainsi que des « cuirs et chaussures » (+11,3% en G.A contre +17,8% en novembre).

L’indice des prix de vente industrielle (IPVI) a progressé en glissement annuel de 8,9% en novembre 2018 contre 8,8% en octobre 2018. Cette évolution a été tirée principalement par la hausse des prix dans le secteur des industries minières (+18,0% contre +11,4%) et celle dans le secteur des industries énergétiques (+3,8% contre +3,3% en octobre).

Hors mines et industries chimiques, les prix de vente industrielle ont enregistré une légère détente, progressant de 6% en novembre contre 6,2% un mois auparavant, profitant de l’apaisement, quasi-généralisé, des prix de leurs principales composantes.
Perspectives de l’inflation au premier trimestre de 2019
L’exercice de prévision de l’inflation pour le premier trimestre de l’année en cours se base sur les hypothèses suivantes:

  • Maintien du même rythme de dépréciation du taux de change du dinar que celui du quatrième trimestre de 2018;
  • Ajustement des prix de certains produits énergétiques.
  • Un effet de base favorable important au cours du premier trimestre 2019;
  • Augmentation des salaires des entreprises publiques et de la fonction publique de 6% (même rythme d’évolution qu’en 2018);
  • Baisse de la TVA de 19% à 7% et exonération des droits à la consommation des voitures populaires.
  • Augmentation de l’offre au niveau des marchés de gros suite à l’élimination de la TVA appliquée sur les produits agricoles et les produits de pêche (ramenée de 19% à 0%);
  • Impact baissier sur les prix de l’habillement et chaussures lié à la période des soldes d’hiver qui a démarré le 25 janvier 2019 et qui se poursuivrait pendant six semaines.
  • Abaissement des taux de la TVA pour l’internet à 7%.

Au vu des résultats de l’exercice de prévision du mois de janvier 2019, l’inflation devrait connaitre au cours du premier trimestre un repli, favorisé entre autres par un important effet de base, pour terminer le trimestre au niveau de 6,8% contre 7,5% en décembre 2018.

En termes de variations mensuelles, l’IPC a connu une progression de 0,8% en janvier. Pour le mois de février, on s’attend à ce qu’il stagne, avant d’enregistrer un nouvel accroissement en mars de 0,4%, ce qui donnerait une évolution mensuelle moyenne de 0,4% sur le premier trimestre de 2019 contre 0,6% une année auparavant.

Egalement, l’inflation sous-jacente «hors produits à prix administrés et alimentaires frais » montre une orientation 7,8% en mars 2019 contre 8,8% en décembre 2018.

En dépit de la décélération attendue de l’inflation sous-jacente «hors produits à prix administrés et alimentaires frais », cette dernière demeurerait à des niveaux préoccupants. Il est attendu qu’elle demeure au voisinage de 8%, en moyenne, durant le premier trimestre de 2019.