Du 26 au 30 mai 2025, la capitale économique ivoirienne, Abidjan, sera le théâtre des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Cet événement d’envergure, placé sous le thème percutant « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », promet d’être un carrefour décisif pour l’avenir du continent. La Tunisie y jouera un rôle actif, avec une délégation officielle menée par Samir Abdelhafidh, ministre de l’Économie et de la Planification, et gouverneur de la Tunisie auprès de la BAD. Ce rendez-vous stratégique mettra en lumière les atouts inestimables de l’Afrique et tracera la voie vers un développement durable et inclusif, tout en préparant le terrain pour une transition majeure à la tête de l’institution.
Un Sommet Mondial pour le Développement Africain
Ces assemblées s’annoncent comme le plus grand rassemblement annuel de la BAD, avec une participation anticipée de plus de 6 000 acteurs internationaux. Des chefs d’État africains aux ministres des Finances, en passant par les gouverneurs de banques centrales, des partenaires au développement, des représentants du secteur privé, de la société civile, des universitaires, des ONG, des groupes de réflexion et des médias spécialisés, tous convergeront vers Abidjan. Cette affluence massive souligne l’importance cruciale de ce forum à l’intersection des défis politiques, économiques et environnementaux qui façonnent le destin du continent.
Une Élection Présidentielle Déterminante pour l’Avenir de la BAD
L’un des moments phares de ces assises sera sans aucun doute l’élection du prochain président du Groupe de la BAD. Le successeur d’Akinwumi Adesina, en poste depuis 2015, sera désigné parmi cinq candidats représentant différentes nations africaines. Le processus de vote, encadré par une double majorité – 50 % + 1 voix des 81 actionnaires et 50 % + 1 voix des pays membres régionaux – garantit une décision équilibrée et représentative. Le président élu prêtera serment le 1er septembre 2025, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère et d’une orientation stratégique renouvelée pour la gouvernance de la banque.
Le Capital Africain : Un Levier Stratégique pour une Croissance Résiliente
Le thème central de 2025, « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », n’a pas été choisi au hasard. Il incarne une vision ambitieuse : valoriser les ressources humaines, naturelles, financières et commerciales du continent comme de véritables catalyseurs de développement durable. Cette approche holistique vise à catalyser une transformation structurelle profonde de l’Afrique, en encourageant l’émergence d’économies plus inclusives, respectueuses de l’environnement et résilientes face aux chocs futurs. L’objectif est également de débloquer des financements internationaux substantiels, en misant sur des partenariats public-privé innovants et des sources de financement non conventionnelles.
Des Débats Essentiels sur les Grands Enjeux Continentaux
Les discussions et panels des Assemblées annuelles aborderont une panoplie de thématiques transversales cruciales pour le développement de l’Afrique :
- La transformation numérique : Accélérer l’adoption des technologies pour stimuler l’innovation et l’inclusion.
- Le renforcement institutionnel : Consolider les structures de gouvernance pour une efficacité accrue.
- La gouvernance et l’État de droit : Promouvoir la transparence, la justice et la stabilité.
- La lutte contre le changement climatique : Développer des stratégies d’adaptation et d’atténuation.
- La soutenabilité de la dette : Gérer les engagements financiers pour préserver la stabilité économique.
- L’impact des droits de douane et des tensions géopolitiques : Analyser les dynamiques mondiales et leurs répercussions sur le continent.
Ces axes thématiques s’inscrivent en parfaite cohérence avec les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, l’Accord de Paris sur le climat, l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et les « High 5 » de la BAD : Éclairer l’Afrique, Nourrir l’Afrique, Intégrer l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, et Améliorer la qualité de vie des populations.
La BAD : Une Institution Clé au Service de l’Afrique
Les Assemblées annuelles englobent la 60e session du Conseil des gouverneurs de la BAD et la 51e session du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel du Groupe. C’est l’occasion privilégiée de dresser le bilan annuel des réalisations de la BAD et d’engager un dialogue constructif avec les actionnaires et partenaires sur les perspectives futures du développement africain. Des événements parallèles, organisés par la Banque et les autorités ivoiriennes, enrichiront également ce forum d’échanges et de partenariats.
Histoire et Structure du Groupe de la BAD : Un Pilier du Développement
Fondée lors de la Conférence de Khartoum le 4 août 1963 et ayant débuté ses opérations le 1er juillet 1966, la Banque africaine de développement est aujourd’hui une institution robuste regroupant 81 pays membres : 54 pays africains et 27 pays non africains. Ses ressources ordinaires proviennent de diverses sources, notamment le capital autorisé souscrit, les remboursements de prêts, les emprunts sur les marchés financiers internationaux, ainsi que les revenus d’intérêts et placements. En vertu de l’article 8 de son accord constitutif, la BAD est également habilitée à gérer des fonds spéciaux, comme le Fonds africain de développement (FAD), créé en 1972, et le Fonds spécial du Nigéria (NTF), établi en 1976.
Positionner l’Afrique comme un Pôle Stratégique Mondial en 2025
À travers cette édition 2025, la BAD réaffirme son engagement à élever le continent africain au rang d’acteur central de la croissance mondiale. L’objectif est de transformer les défis en opportunités concrètes. La mobilisation du capital africain, associée à une gouvernance renforcée et à des investissements structurants, sera le moteur de cette ambition, dessinant un avenir où l’Afrique occupe pleinement sa place sur la scène internationale.
Quels sont, selon vous, les principaux défis que le nouveau président de la BAD devra relever pour stimuler cette transformation du continent ?