La Tunisie entame l’élaboration de sa stratégie de développement à bas carbone

La Tunisie est en train de mettre les premiers jalons de sa stratégie de développement économique à bas carbone, connue dans les cercles climatiques par l’acronyme LEDS (Low Emission Developement Strategy).

« C’est un cadre adéquat et une opportunité qui s’offre au gouvernement et la société civile en Tunisie, pour améliorer les ambitions du pays et repenser la croissance du PIB d’ici 2050», a déclaré Mohamed Zmerli, négociateur-climat, représentant du département de l’Environnement, lors d’un événement parallèle organisé, mardi, en marge du sommet du climat qui se tient en Pologne, du 2 au 14 décembre 2018.

Cette stratégie sera soumise à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), durant le sommet mondial du climat de 2020, a souligné Samir Ammous, membre de la délégation tunisienne à la COP24 et expert en énergies renouvelables .

La finalité est de promouvoir un développement sobre en carbone et résistant aux changements climatiques en Tunisie, à travers une restructuration de secteurs tels que l’énergie, les transports et l’agriculture, secteurs clés pour réussir la transition écologique.

Elle doit être accomplie, par ailleurs, dans un contexte de développement durable et dans le cadre d’une coopération régionale, favorisant le partage d’informations et le développement des capacités d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, selon ClimaSouth, un projet financé par l’Union Européenne (5 millions d’euros). Ce dernier soutient l’atténuation et l’adaptation au changement climatique dans 9 pays du sud de la Méditerranée: Tunisie, Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine.

L’objectif recherché est de faciliter la transition de ces pays vers des économies à faibles émissions de carbone et une résilience accrue au climat.

Le climatologue Zouhaier Hlaoui et représentant de l’Association Tunisienne des Changements climatiques et du Développement Durable (2C2D) a mis l’accent durant cette conférence sur le rôle de la société civile dans la transition vers une économie à faibles émissions de CO2.

« Son rôle est essentiellement, de sensibiliser les Tunisiens à changer d’habitudes et à adopter des pratiques favorisant, par exemple, l’économie d’énergie, la protection des ressources hydrauliques et la protection de l’environnement », a-t-il fait savoir.

La rencontre a permis de présenter aussi, l’expérience de l’Inde en matière de mise en place d’une économie à bas carbone, laquelle est encadrée par l’Accord de Paris.

Il s’agit d’échanger des expériences sur la manière dont les gouvernements, les acteurs régionaux, la société civile et le secteur privé peuvent établir et financer des stratégies de développement à faibles émissions en fonction des priorités et des capacités de chaque partie signataire de cet accord universel.

La rencontre a été organisée en collaboration avec la GIZ et l’Institut de l’environnement de Stockholm et Sud Sud Nord et Perspectives, organisme reconnu pour ses résultats novateurs dans de nombreux domaines de la politique climatique internationale.

Cette année, la délégation tunisienne a été réduite en nombre par rapport à l’année dernière. Elle est composée de 40 membres de représentants d’institutions nationales et de la société civile contre 49 en 2017 (COP de BONN en Allemagne). Elle est conduite par le ministre conseiller du président de la Republique, Habib Essid et du ministre des affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami, selon le registre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCUNCC).