Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), le leader mondial de la fabrication de puces électroniques sous contrat, a annoncé un bond spectaculaire de 60 % de son bénéfice net au premier trimestre 2025, porté par la forte demande en technologies avancées. Toutefois, les tensions commerciales persistantes avec les États-Unis viennent ternir les perspectives de croissance.
Une performance financière supérieure aux attentes
TSMC a enregistré un bénéfice net de 361,6 milliards de dollars taïwanais, soit environ 11,1 milliards de dollars américains, pour la période de janvier à mars 2025. Ce résultat marque le quatrième trimestre consécutif de croissance pour le géant taïwanais des semi-conducteurs. Il dépasse également les projections des analystes, notamment l’estimation LSEG SmartEstimate qui tablait sur 354,6 milliards de dollars taïwanais, selon une compilation de prévisions réalisées auprès de 18 experts du secteur.
Cette solide performance s’explique en grande partie par une demande croissante de puces avancées, particulièrement utilisées dans les applications liées à l’intelligence artificielle (IA), un secteur en pleine expansion.
Des tensions commerciales qui jettent une ombre sur l’avenir
Malgré ces résultats impressionnants, TSMC fait face à une incertitude accrue liée aux politiques commerciales des États-Unis. Le président américain Donald Trump a intensifié ses menaces de droits de douane sur le secteur des semi-conducteurs, créant ainsi un climat d’instabilité pour les acteurs du marché mondial, dont TSMC.
Cette incertitude a déjà eu des répercussions concrètes sur la valorisation boursière de l’entreprise. Depuis le début de l’année, le titre TSMC a reculé de plus de 20 %, affecté par les craintes de nouvelles barrières tarifaires qui pourraient impacter ses relations avec des clients stratégiques comme Apple et Nvidia.
Des investissements massifs aux États-Unis pour sécuriser l’avenir
Dans un contexte tendu, TSMC poursuit néanmoins sa stratégie d’expansion sur le sol américain. Le groupe a récemment annoncé un plan d’investissement colossal de 100 milliards de dollars aux États-Unis, qui vient s’ajouter aux 65 milliards de dollars déjà engagés pour la construction de trois usines en Arizona. L’une de ces unités de production est d’ailleurs déjà opérationnelle, ce qui témoigne de la volonté du groupe de renforcer sa présence dans un marché clé tout en réduisant sa dépendance aux chaînes d’approvisionnement asiatiques.