Un recul de l’inflation globale, au plus bas depuis juillet 2021
Selon les dernières données publiées par l’OCDE, l’inflation annuelle mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a poursuivi sa tendance à la baisse en mars 2025. Elle s’est établie à 4,2 %, contre 4,5 % en février, atteignant ainsi son niveau le plus faible depuis juillet 2021. Cette décélération reflète une amélioration relative du climat inflationniste dans un contexte encore marqué par les séquelles économiques de la pandémie de COVID-19.
La dynamique des prix varie toutefois selon les pays. L’inflation a diminué dans 18 des 38 États membres de l’OCDE, avec des reculs notables d’environ un point de pourcentage observés en Estonie, en Hongrie, en Norvège et en Türkiye. À l’inverse, une hausse a été constatée dans 7 pays, tandis qu’elle est restée stable dans les 13 restants.
Notons que l’inflation globale est restée inférieure ou égale à 2,0 % dans 11 pays de l’OCDE — un chiffre identique à celui de février — et même inférieure à 1,0 % en Finlande, en France, en Suède et en Suisse. Toutefois, malgré ce ralentissement, les prix moyens dans l’ensemble de la zone OCDE demeurent 32,7 % plus élevés qu’en décembre 2019, soit avant le déclenchement de la crise sanitaire mondiale.
Rebond des prix alimentaires, atténué par le recul de l’énergie
En contraste avec la tendance générale, les prix de l’alimentation ont poursuivi leur hausse. L’inflation annuelle de ce poste a atteint 4,8 % en mars, contre 4,4 % en février. Cette progression a concerné plus des deux tiers des pays membres, avec des augmentations marquées de deux points de pourcentage ou plus au Chili, en Grèce, aux Pays-Bas et en Türkiye.
Cependant, cette flambée des prix alimentaires a été partiellement contrebalancée par une diminution de l’inflation énergétique, qui a reculé à 3,0 % en mars après 3,8 % en février. Cette baisse a été observée dans 28 pays de l’OCDE. De même, l’inflation sous-jacente — excluant les composantes alimentaires et énergétiques — a légèrement fléchi à 4,5 %, contre 4,7 % un mois plus tôt, atteignant son plus bas niveau depuis novembre 2021.
Situation dans le G7 : la tendance reste modérée, sauf en Italie
Dans les pays du G7, l’inflation annuelle a également ralenti, passant de 2,7 % en février à 2,4 % en mars. L’Italie fait figure d’exception, avec une hausse due principalement à l’augmentation des prix de l’énergie non réglementée. Dans l’ensemble, l’inflation de l’énergie ainsi que l’inflation sous-jacente ont reculé.
Cependant, les prix des produits alimentaires ont continué de grimper dans plusieurs grandes économies, notamment en Allemagne, au Canada, aux États-Unis et en France. L’inflation sous-jacente demeure le principal moteur de l’inflation globale dans la majorité des pays du G7, à l’exception notable du Japon où les produits alimentaires représentent plus de la moitié de la contribution à l’inflation.
Zone euro : inflation stable à 2,2 %, mais pressions divergentes selon les postes
Dans la zone euro, l’inflation harmonisée (IPCH) est restée globalement stable à 2,2 % en mars, après 2,3 % en février. Cette stabilité résulte d’un équilibre entre la baisse des prix de l’énergie, le ralentissement de l’inflation sous-jacente et une nouvelle accélération des prix alimentaires.
La France affiche la plus faible inflation alimentaire de la zone, tandis que les Pays-Bas enregistrent toujours un niveau élevé. Pour avril 2025, l’estimation rapide d’Eurostat prévoit une inflation globale stable, mais indique une nouvelle chute de l’inflation énergétique à -3,5 %, alors que l’inflation sous-jacente progresserait pour atteindre 2,7 %.
G20 : stabilité apparente mais fortes disparités régionales
Dans le groupe des vingt économies majeures (G20), l’inflation annuelle est restée quasi stable à 4,2 % en mars, contre 4,3 % en février. Toutefois, les situations nationales varient fortement. En Chine, l’inflation globale a été proche de zéro, atteignant -0,1 %. Elle a également diminué en Afrique du Sud, mais a progressé en Arabie saoudite, au Brésil, en Inde et en Indonésie.
L’Argentine reste un cas extrême, avec une inflation annuelle toujours supérieure à 50 %, signalant une crise persistante sur le plan macroéconomique.
Une inflation en recul mais des poches de tension sectorielle et géographique
La tendance à la baisse de l’inflation globale dans les pays de l’OCDE et du G7 reflète les effets combinés de la politique monétaire restrictive, de la stabilisation des marchés de l’énergie et d’un apaisement partiel des tensions sur les chaînes d’approvisionnement. Toutefois, la persistance de hausses sur les produits alimentaires, notamment dans les pays émergents et certaines économies avancées, reste une source de préoccupation pour les décideurs politiques et les ménages.