Le rapport de Tunisie Valeurs pour décembre 2024 offre une analyse détaillée de la situation économique tunisienne dans un contexte mondial en constante évolution. L’économie mondiale, bien que résiliente face aux crises successives telles que la pandémie de COVID-19 et le conflit russo-ukrainien, affiche une croissance modérée, estimée à 3,2 % pour 2024 et 2025. Ce chiffre reste inférieur à la moyenne historique de 3,8 % observée entre 2000 et 2019. Les pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, continuent de jouer un rôle moteur dans cette croissance globale. Parallèlement, la zone euro devrait connaître une stabilisation de sa croissance, avec des prévisions de 0,8 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, soutenue par une reprise progressive des secteurs des services et des exportations.
Dans ce contexte international, l’économie tunisienne affiche une croissance atone, avec une progression de seulement 0,6 % enregistrée au premier semestre de 2024. Le taux de chômage demeure élevé, atteignant 16 %, et l’inflation, bien qu’en légère baisse, continue d’affecter le pouvoir d’achat des citoyens. Une timide reprise est observée dans les secteurs de l’agriculture et des services, tandis que l’industrie et la construction stagnent. Plusieurs chiffres clés permettent de dresser un portrait précis de la situation : le PIB a progressé de 0,6 % au premier semestre 2024, l’inflation moyenne s’établit à 7,2 % sur les neuf premiers mois de l’année (contre 9,3 % en 2023), et le déficit commercial s’est allégé à -13,5 milliards de dinars grâce à une légère augmentation des exportations (+2,1 %).
Sur le plan financier et commercial, le déficit budgétaire reste une source de préoccupation majeure, avec une prévision de 11,5 milliards de dinars pour 2024, représentant 6,6 % du PIB. La dette publique devrait quant à elle atteindre 139,9 milliards de dinars, soit 79,8 % du PIB. Néanmoins, des signes d’amélioration sont visibles, notamment avec la réduction du déficit courant à -2 220 millions de dinars (1,3 % du PIB), une évolution positive attribuable à l’amélioration des recettes touristiques et des transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger.
L’analyse sectorielle révèle des dynamiques contrastées. Le secteur agricole montre une reprise fragile avec une croissance de 8,3 % au second trimestre 2024. En revanche, l’industrie connaît une contraction continue, particulièrement marquée dans les secteurs de l’extraction (-14,4 %) et des industries non manufacturières (-11,7 %). Le secteur des services affiche une légère progression de 1,4 %, mais sa croissance est freinée par des tensions structurelles persistantes.
Tunisie Valeurs souligne plusieurs défis structurels qui entravent le développement économique du pays. Parmi ceux-ci, la dépendance énergétique accrue et la lenteur de la transition vers les énergies renouvelables constituent des enjeux majeurs. De même, le faible taux d’investissement privé, estimé à 12,2 % du PIB en 2024 (bien en deçà des 20,6 % observés entre 2010 et 2019), représente un frein important à la croissance. Cependant, des opportunités existent, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. La Tunisie ambitionne d’atteindre une part de 35 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030, avec des projets d’envergure tels qu’ELMED, une interconnexion électrique avec l’Italie.
En conclusion, le rapport de Tunisie Valeurs met en lumière la nécessité de réformes structurelles et d’une mobilisation accrue des ressources locales et internationales pour renforcer la résilience de l’économie tunisienne. L’exploitation des opportunités offertes par les énergies renouvelables, combinée à une politique d’investissement plus dynamique, apparaît comme une voie prometteuse pour l’avenir économique du pays.
Pour en savoir plus, consultez la revue complète sur le lien suivant : https://bit.ly/4g1fCxo